Jazz In Lyon

Toute la semaine, le 4ème Fest’Avril du Hot Club de Lyon donne de la voix

Ilananda

De lundi à dimanche, six formations vont se succéder rue Lanterne, le le temps du festival : blues, soul, funk, gospel sont au rendez-vous, escortés de quelques jolies voix, et bien sûr le jazz. Qu’on ne sous-estime pas l’événement : le Fest’Avril est quasiment le seul festival jazz qui se tient à Lyon intra-muros désormais, avec le Jazz au Péristyle de l’opéra, l’été.

Pas plus entêté que le Hot Club de Lyon ? On lui rogne ses subventions. On veut le plier soigneusement dans une catégorie musicale (le New-Orleans). On sourit à son organisation, bénévole, voire militante. N’empêche. A partir du lundi 3 avril et jusqu’au dimanche, le caveau de la rue Lanterne organise son festival annuel, ce Fest’Avril, quatrième édition. Unique à Lyon, faut-il le répéter.

Nuance. Chaque soir, à 21 heures et jusqu’à dimanche, le Hot s’ouvrira, non plus sur ces formations qu’il accueille habituellement, souvent hérauts du jazz régional, mais sur des orchestres et formations inédites. Un choix éclectique mais cohérent, fait de six concerts, de lundi à dimanche, ouvrant à peu près tout le spectre des musiques actuelles.

L’air de rien, le Hot a fait en sorte de nous emmener promener du soul au blues, du funk au gospel, sans trop s’écarter d’une trame jazz décidément légitime.

Premier rendez-vous ce soir avec Lilananda Jazz Quintet. Aux commandes comme à l’inspiration de cette formation qui ouvre le bal, Pierre Drevet. Le trompettiste réussit ici une belle synthèse, encore que très traditionnelle entre voix et instruments, mettant largement la main à la pâte. Bugle ou trompette, on devrait le retrouver ce soir dans ces solos qui ressemblent à autant de confessions, nuancées, admirables de parti-pris sans jamais empiéter sur un vocal de bon aloi. A ses côtés, la voix intéressante de Claire Vaillant, qui s’attaque notamment à des compos de Stevie Wonder. Derrière eux, une guitare, une basse et un drums à même d’amplifier ce jazz ouvert et serein.

Le Wonder Collective : soirée de feu en perspective

Mardi, place à un jazz festif et dansant avec ce Wonder Collective, parti pour deux sets réjouissants/swingant. Ici, un seul parti-pris, la musique de Stevie Wonder, toujours et encore. Au risque de pasticher. Mais il suffit de se remémorer le Péristyle –à l’Opéra de Lyon- en septembre dernier pour se dire que Wonder Collective n’est pas du genre à passer inaperçu : la cohorte des afficionados dépassait largement les limites couramment admises du cher Péristyle sur la Place de la Comédie qui n’avait aussi bien porté son nom. C’est assez rassurant, côté Stevie Wonder, de se dire que 45 ans après, sa musique n’a pas pris une ride. Bien au contraire

Quant à la suite, on sera attentif à ce Sudden Quartet. Atterrissage au Hot mercredi à 21 heures. Formation méconnue mais attachante : d’abord Cathy Heiting au chant, Honathan Soucasse au piano, Stéphane Bouba Lopez à la contrebasse et Sam Bobin à la batterie. Le groupe a vu le jour depuis 2007, oscille entre jazz et autres inspirations sans trop se poser de limites. D’où des compos, des standards, des tubes qu’on revisite à l’envie.

Le lendemain, place à Aïda Diene Quartet, pour un hommage à Nina Simone. On ne saurait trop vous recommander cette formation et cette chanteuse. Joli timbre façon Mme Womack (vous vous souvenez : Woomack and Womack). Visite attentionnée du patrimoine. Il y a quelque temps, c’était Abbey Lincoln. Cette fois, la chanteuse se penche sur Nina Simone. Un joli moment en perspective.

David Costa Coelho : à ne pas manquer si on aime le swing vintage

Doit-on présenter David Costa Coelho et ce Smoky Joe Combo qui l’escorte fidèlement ? Succès assuré. Genre swing vintage sans doute fleurant un peu trop le nostalgique et le pastiche. On pioche allègrement dans le rythm & blues des grandes années. Mais l’ensemble est fort bien fait. David est notamment convaincant dans le rôle du crooner fringuant avec un gros brin de dérision. C’est gai. Festif. Entraînant. Humoristique. On ne sait pas si le Hot maintiendra tables et chaises pour la soirée.

Shanna Waterstown : une voix à ne pas manquer

Enfin, on conclura avec Shanna Waterstown. Le CV est long comme le bras depuis son sud des Etats-Unis natal jusqu’à son arrivée sur les scènes américaines new-yorkaise ou autre où elle a marqué de son empreinte comédies musicales et autres spectacles. La voix est assurée, excelle dans ce répertoire R&B ou blues que la chanteuse affectionne. A ses côtés Philippe Martel aux claviers et Willie Walsh, aux drums. Rappelons qu’elle sera au Hot le samedi soir et le dimanche au Temple de la rue Lanterne pour une session de rattrapage (concert à 17 heures) en compagnie de Kristin Marion.

Belle conclusion en perspective.

Fest’Avril du Hot Club de Lyon. A partir de lundi 3 avril jusqu’à dimanche 9. Hot-Club de Lyon : rue Lanterne, Lyon 2ème .

http://www.hotclubjazzlyon.com

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