Jazz In Lyon

Splendide « Les Cadences du Monde »  Quatuor de Louis Scalvis au Périscope : vendredi 6 décembre

Le clarinettiste lyonnais Louis Sclavis a donné un splendide concert vendredi dernier au Périscope en jouant son dernier album «  Les Cadences du Monde », avec son quatuor constitué de deux violoncellistes Ana Luis et Bruno Ducret et de Keyvan Chemirani aux percussions. Mélange de générations dans une distribution d’instruments plutôt originale mêlant bois et peaux.

« Les Cadences du monde », puise dans la musique de chambre par sa construction narrative, l’articulation des interventions, le timbre des instruments, dans les musiques du monde par les couleurs des thèmes (toujours plus à l’Est !) et bien évidemment dans le jazz par la place laissée à l’improvisation.

L’ensemble des compositions (9 de Sclavis et 2 de Ducret) est inspiré du livre « L’Usure du monde » du photographe Frédéric Lecloux, lui-même inspiré de « L’Usage du monde » de Nicolas Bouvier.

Atmosphères des mondes lointains, imprégnation des mélodies «folkloriques», invitation permanente aux voyages sans boussole, les paysages se déroulent dans l’élégance, l’émotion et l’évidence. On pourrait dire également dans l’intelligence, la cohérence et une totale liberté de jeu et d’inspiration.

Sclavis possède depuis toujours un style et un son incomparables et reconnaissables entremêlant simplicité et complexité, retenue et liberté, nostalgie et modernité. Aux violoncelles, Annabelle Luis qui vient du baroque est solide, précise, lyrique, Bruno Ducret jouant plus en pizzicati exprime une grande inventivité tant dans le soutien rythmique que lors de ses improvisations. Enfin Keyvan Chemirani aux percussions iraniennes (zarb/daf) apporte une dimension orientale et un imaginaire rayonnant d’énergie dans une virtuosité particulièrement remarquable dans le jeu de doigts.

Un concert très apprécié par un public venu très nombreux. A découvrir, revoir avec bonheur et sans modération.

Et à écouter : «  Les Cadences du Monde » – JMS – (Initialement prévu chez ECM mais retardé pour cause d’un engorgement des productions post-COVID, il est paru chez Jean-Marie Salhani après le rachat des bandes par Louis Scalvis.)

 

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