Jazz In Lyon

RhinoJazz : à Sorbiers, standards magnifiquement revisités par Alfio Origlio et Célia Kameni, diva en devenir

Dans un récent Jazz Magazine “Spécial divas”, la chanteuse Celia Kameni figure en bonne place des divas en devenir. On confirme !

Cette chanteuse longiligne, à l’allure de princesse africaine a enregistré son premier disque avec Alfio Origlio (“Secret Places” :C/Jazz Productions.SoundLab Sudios).

La majeure partie de ce CD est composée de standards de la variété ou du jazz.

Ce sont quelques-uns de ces morceaux que Célia Kameni a proposé, accompagnée par un trio de choc au public présent dans la salle de “l’Echappé” de la commune de Sorbiers, située dans la Métropole Stéphanoise dans le cadre du Festival RhinoJazz.

Le public qui se pressait en nombre dans cette salle avait-il pressenti que cette soirée serait grandiose, à l’instar de celles qui ont par exemple révélé dans le passé devant quelques centaines de personnes, la chanteuse coréenne Youn Sun Nah, alors illustre inconnue ?

En tout cas, ce fut à n’en pas douter une révélation, confirmant les récents passages de la chanteuse dans la région : en juillet 2021, à Jazz à Vienne à côté de Sting, en invité vedette de Manu Katché ; ou toujours cet été, au côté de Rhaphaël Imbert lors de son concert à l’Odéon de Fourvière dans le cadre de l’excellente programmation jazz estivale, cette année, des “Nuits”.

Chanteuse lyonnaise d’origine camerounaise, Célia Kameni est une chanteuse comme on les aime, une vraie chanteuse à voix qui est aussi à l’aise dans les ballades sussurées que dans les chansons très swing, sachant allier à la fois sophistication et naturel.

Et ce, à l’instar des chansons choisies lors de ce concert, picorées parmi un panel musical extrêmement vaste, du “Blues indolent” de Jeanne Moreau (1963), ou encore d’une chanson des Beatles ; voire de l’inaltérable “Caravan” de Duke Ellington et de bien d’autres, toutes totalement et magnifiquement, reconstruites et revisitées à sa main ou plutôt à sa voix et aux cordes du piano. La plupart étaient en effet arrangées et jazzifiées par le pianiste grenoblois Alfio Origlio.

Un pianiste qui sait secréter une alchimie parfaite sur la scène avec la chanteuse permettant de surcroît à celle-ci de se transcender. Son jazz épuré, ses improvisations d’une grande sensibilité complètent à foison le timbre de Célia Kameni.

Il faut également citer les deux autre talentueux musiciens ce soir-là sur scène, partie prenantes de ce trio de choc : le batteur d’origine brésilienne, désormais installé à Lyon, Zaza Desiderio, très présent sur la scène locale, mais aussi internationale et le contrebassiste Brice Berrerd, formé au Conservatoire de Lyon. Connivence, fluidité et surtout créativité débridée furent les maîtres-mots de ce concert à marquer d’une pierre blanche qui se termina comme il se doit, bien évidemment par une longue standing-ovation.

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