Jazz In Lyon

Racines australiennes et afro-américaines mêlées : plus que trois jours pour ouïr le peu commun « Didgeridoo Jazz Project » à Parfum de Jazz

Outre l’Amazing Keystone Big Band , exclusivement masculin (sauf la superbe chanteuse Neima Naouri qui a fait très forte impression), un autre concert n’a pas respecté les canons féminins de l’international ladies Festival de la Drôme : le « Didgeridoo jazz Project ».

Le premier concert du quartet formé à cet effet à l’initiative d’Alain Brunet, trompettiste, mais par ailleurs président du Festival Parfum de Jazz, qui s’est produit le 14 août à la Fontaine d’Hannibal à Buis-les-Baronnies, était lui aussi exclusivement composé de mâles…

Damned ! Mais ce coup de canif au concept de ce festival dédié aux femmes du jazz ne constitue pas une raison suffisante pour bouder la chose car son ntérêt réside dans l’originalité de la démarche : mêler les racines australiennes des aborigènes d’Australie avec le Jazz afro-américain.

Cette idée née du cerveau fertile d’Alain Brunet lors de voyages en Australie convainc en effet parfaitement.

D’abord, le quartet formé à cette occasion permet de redécouvrir cet instrument joué par les Aborigènes du Nord de l’Australie et sans doute l’un des plus vieux instruments de musique au monde car remontant à près de 20 000 ans.

Les didgeridoo d’origine sont issus de troncs d’eucalyptus creusés naturellement par les termites.

Ce n’était pas le cas du digeridoo Jazz Project mené par Sylvestre Soleil, à l’origine guitariste dans un groupe de reggae qui s’est pris de passion pour cet instrument. Il utilise un didgeridoo moderne permettant encore une plus grande variété de tonalités.

Il a su faire sienne la légendaire et mystérieuse technique de la respiration circulaire qui permet aux musiciens de jouer en continu sans devoir s’arrêter pour reprendre de l’air.  Une technique intrigante et au bout d’un moment au caractère obsédant.

Jouant pour la première fois lundi 14 août en quartet cette formation a su rassembler dans un même creuset cette musique venue d’Australie avec le Didgeriddo, donc de Sylvestre Soleil avec la trompette d’Alain Brunet, le sax soprano et la clarinette basse de Jean-Jacques Taïb avec la batterie et le hang (instrument à percussion métallique, lui aussi intrigant) de  Pascal Bouterin qui joue des percussions comme il peint, son autre passion.

Des mélopées envoûtantes qui semblent venues du fond des âges émanent du didgeridoo lors de chorus ou en accompagnement, tandis qu’à ses côtés les deux instruments à vent s’envolent en volutes pour enrichir le propos musical.

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’Alain Brunet s’intéresse à ce creuset musical : les morceaux joués sont essentiellement ses propres compositions ou des reprises comme In a silent way de Joe Zawinul en hommage à Miles Davis que l’on peut d’ailleurs retrouver sur l’opus sorti par le trompettiste en 2006 sous cette même appellation de « Didgeridoo Project ».

Vous aurez la possibilité par trois fois de vous faire votre propre opinion, le « Didgeridoo Jazz Project » se produisant encore trois fois avant que le Festival ne lance sa note ultime dans le ciel drômois… :

-Jeudi 17 août : à 11 heures au Cloître des Dominicains de Buis-les-Baronnies
-Vendredi 18 août : à 10 h au cloitre des Dominicains de Buis-les-Baronnies
-Samedi 19 août- : à 11 h, place du Quinconce à Buis-les-Baronnies

Line up-Sylvestre Soleil (Didgeridoo) ; Pascal Bouterin (batterie et hang) ; Alain Brunet (trompette) et Jean-Jacques Taïb ( saxophone soprano et clarinette basse)

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