Jazz In Lyon

Parfum de Jazz : Cecil L. Recchia chante lundi 12 aoùt La Nouvelle Orléans

La jeune chanteuse rend un hommage appuyé à la ville meurtrie en 2005 mais qui reste bel et bien le berceau incontournable du jazz et de quelques autres musiques bien vivantes.

Voix parfaitement calibrée, timbre clair, diction du même acabit, et, pour sous-tendre le tout, une nonchalance qui intrigue, quelque soit le thème qu’elle entreprend. Cecil L. Recchia est donc la première invitée de cette deuxième édition de l’International Jazz Ladies concocté par Parfum de Jazz à Buis-les-Baronnies.
La jeune femme n’en est pas à son coup d’essai : sur la voie de la rédemption vocale, elle a déjà franchi un certain nombre de purgatoires incontournables. Retenons surtout que sa formation au piano classique explique certainement cette première déclaration de foi, cet album sorti il y a quelques années « Song of the Treee : a tribute to Ahmad Jamal », qui a en partie permis de découvrir cette chanteuse qui fera cette nuit les beaux soirs de Mollans-sur-Ouvèze.

The Gombo ? A la fois orchestre et spécialité culinaire

Depuis, Cecil L. Recchia a fait du chemin ou plutôt parcouru des chemins qui expliquent sans doute ce point de parcours qu’elle propose ce soir : « The Gombo ». A la fois, le nom de son dernier disque, celui de l’orchestre qui l’accompagne et celui d’un plat culinaire célèbre du côté de La Nouvelle-Orléans.

C’est en effet à cette ville tant meurtrie il y a quelques années (l’ouragan Katrina en 2005), mais phare musical planétaire inconstesté, que la chanteuse rend un hommage appuyé à travers des thèmes qui nous font immédiatement plonger dans un univers souvent plus fantasmé que vécu : celui de cette ville où la musique sous-tend, anime et délimite tous les épisodes de la vie de ses habitants, de l’enfance à la vieillesse, gais ou tristes, individuels ou collectifs (bonjour les clichés).
Selon ses biographes, le phénomène est d’autant plus frappant avec Cecil L. Recchia qu’elle invente ici une sorte de sud rêvé, imaginé et mis en musique, en faisant d’abord appel à quelques grands noms, tels Sydney Bechet, Jerry Roll Morton et quelques autres.

Un arc-en-ciel de sentiments

Il y a évidemment quelque courage à aller se frotter ainsi à la « patrie » des plus grands, hier comme aujourd’hui : il suffit de voir comment s’est imposé ce gamin qui suivait les défilés avec un trombone plus haut que lui, on veut parler bien sûr de Trombone Shorty à la fulgurante carrière. 
Mais en plus, Cecil L. Recchia y ajoute sa patte très personnelle, elle et les quatre musiciens qui prennent place autour d’elle. Elle chante en douceur, se laissant baigner par le rythme ou nous initiant à ses nuances. D’un rien, elle pose le thème, introduit le morceau et lui donne peu à peu une âme immédiatement perceptible. On passe ainsi par un arc-en-ciel de sentiments, plus ou moins sincères, mais toujours percutants.
Du grand art.

* Concert à 21 heures à Mollans-sur-Ouvèze. Théâtre de verdure.

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