Jazz In Lyon

 Michel Perez au Hot Club de Lyon : décidément  pas banal

Le guitariste revient quelquefois à Lyon, notamment dans le caveau où il a fait ses premières armes avant de s’installer à Paris. C’est dire que ces retrouvailles ne laissent jamais indifférent. Cette fois, vendredi 28 février au Hot Club de Lyon, il était en trio avec Jean-Louis Almosnino et Stéphane Rivero. Résultat : deux sets enchanteurs…

Michel Perez au Hot-Club de Lyon ? L’évènement est suffisamment rare pour ne pas louper le rendez-vous.

Côté scène où le guitariste retrouve un de ses vieux amis, Jean-Louis Almosnino et le contrebassiste Stéphane Rivero. Côté caveau où  beaucoup d’amis – le plus souvent musiciens- sont bien présents, de Pascal Frascone à Philippe Roche en passant par Alain Dumont et quelques autres qui ne perdront  pas une miette de ces deux petits sets délicats.

De Mingus à Bill Evans en passant par les frères Montgomery

Au sommaire de la soirée, pas mal de standards piochés dans divers univers : de Mingus à Bill Evans  en passant par West Montgomery ou son frère, Buddy qui livra un jour un standard stupéfiant (Bud’s Beaux Art) que Michel reprend à la perfection et que prolonge Jean-Louis Almosnino d’un solo parfait. Ajoutez évidemment à cela quelques extraits de ce Storias que Michel Perez a enregistré il y a des années (2003) avec des gens comme Chassagnite ou Ceccarelli et qui n’a rien perdu de sa saveur et de sa fausse simplicité. Lorsqu’il attaque Elsa, on sait bien sûr qu’aucune  trompette ne suivra son intro mais toute la saveur musicale de ce morceau sonne à la perfection.

Michel Perez : une tranquillité attentionnée

Tout au long des deux sets, l’enchantement est certes venu de l’amicale complicité qui semble venir renforcer, mesure après mesure, la richesse harmonique du trio mais aussi de cette tranquillité attentionnée avec laquelle Michel Perez traite toutes les musiques qu’il aborde. On s’en rendra compte avec Le Dauphin Bleu, étincelant (enregistré avec Sylvain Bœuf et Diego Imbert) ou avec ce thème emprunté à Tom Jobim, Caminhos Cruzados (là encore, retenez la conclusion de Jean-Louis Amosnino). Ou, surtout, avec ce morceau d’ouverture, en hommage au tant regretté François  Chassagnite, dont Michel Perez était si proche.

Chemin faisant, on en  apprend  d’ailleurs un peu plus sur les itinéraires musicaux de Michel Perez, homme discret,  qui n’oublie pas ce qu’il doit au Hot Club, à Pascal Frascone et à tous ceux qui ont façonné ce club unique qui organise, dans quelques semaines, son festival et son 71ème anniversaire.

Excusez du peu.

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