Jazz In Lyon

A Vaulx Jazz-Louis Sclavis Quartet : fluide, coloré, essentiel …

 

Rétro

Louis Sclavis, est l’un des musiciens les plus créatifs et les plus audacieux de la scène jazz européenne. Lyonnais d’origine, il possède à son actif, plus de quarante galettes, une collaboration de trente avec le label ECM, des musiques de films (la bande originale du film de Bertrand Tavernier, «Ça commence aujourd’hui »), des musiques pour des spectacles de danse, de théâtre (« Le Deuil sied à Electre » mise en scène par Jean-Louis Martinelli), ceci prouvant à la fois son inventivité, son éclectivité d’écritures comme son gout à partager des expériences musicales – allant de l’improvisation à la musique savante.

Il a joué entre autres avec le Workshop de Lyon, le Marvelous band, la Marmite Infernale, la Compagnie Lubat, le Brotherhood of Breath de Chris Mac Gregor, Michel Portal, Tony Oxley, Evan Parker, Peter Brotzman, Enrico Rava, Tomasz Stanko,…

Il connaît plusieurs grands succès : en 1995 avec l’album «Carnet de routes » composé par le trio mythique, Henri Texier (contrebasse), Aldo Romano (batterie) et lui-même à la clarinette, album intégrant les photos de Guy Le Querrec : puis en 99 avec les mêmes compagnons dans « Suites Africaines » et plus récemment dans « African Flashback »en 2005.

Sa dernière production « Impuls » avec Bernard Lubat, date de 2018.

La carrière de Louis Sclavis est jalonnée de plusieurs récompenses prestigieuses : en 88, le Prix Django Reinhardt du « meilleur musicien de jazz français », en 89 le premier prix de la Biennale de Barcelona avec son quartet, le prix du meilleur artiste étranger au Midem le British Jazz Award 90-91 et en 93 le Djangodor dans la catégorie « meilleur disque de jazz français de l’année ».

Louis Sclavis Quartet – « Characters on a wall »

Louis Sclavis Quartet

« Characters on a wall »est un projet musical qui se situe dans la continuité de sa collaboration de trente ans avec le plasticien Ernest-Pignon-Ernest. Louis Sclavis a composé huit pièces à partir de collages sur Pasolini (Rome), Mahmoud Danwish (Palestine) ou d’installations itinérantes sur les grandes mystiques : ce projet permet de prolonger l’histoire initiée en 2015 avec son quartet « Loin dans les terres ».

Comme toujours et avec un immense bonheur, le talent  de Louis Sclavis prend toute sa mesure au sein des rencontres construites à partir des thématiques choisies.

Dans la mise en perspective des œuvres picturales, comme dans le processus de tirage de photos, les thèmes mélodiques, les structures harmoniques ou rythmiques apparaissent, se développent, se fixent, en proposant un voyage singulier avec leurs lots d’émotions sonores.

Sarah Murcia à la contrebasse, Benjamin Moussay au piano et Christophe Lavergne à la batterie, sont tous de grands musiciens, français, fins techniciens et débateurs émérites. Toujours généreux dans leurs discours, ils portent les pièces dans une réelle cohérence, une unité de propos, une grande réactivité.

Sarah Murcia particulièrement remarquable par un jeu précis, solide, illustré dans sa dernière improvisation est dotée d’une présence étonnante, Christophe Lavergne, tout aussi brillant en jeu collectif mais a été plus décevant lors de son unique solo et enfin Benjamin Moussay, surprenant dans l’exploration des thèmes, des harmoniques, des rythmiques, est intimement traversé par une inventivité libre et audacieuse.

Enfin Louis Sclavis, au sommet de son art, toujours complexe, essentiel, passant des univers du Sud au Nord, de l’urbain au désert, féroce dans sa scansion rythmique et d’une fluidité déconcertante dans le déroulé de ses longs et colorés discours : un grand artiste et un leader subtil.

La salle comble a rendu un chaleureux retour à cette nouvelle proposition artistique de l’un des quartets français actuels les plus talentueux.

Si vous souhaitez approfondir la collaboration Sclavis/Ernest Pignon Ernest : https://www.jazz360.fr/blog-jazz360/

Quelques mots des deux autres groupes de cette soirée :

En première partie : Obradovic –Tixier Duo : vainqueur du Tremplin Rezzo-Focal Jazz à Vienne 2018.

En troisième partie : Chris Poter Circuits : un grand virtuose du saxophone ténor, dans un groupe qui débute un nouveau tour et qui hier était en peine à trouver ces marques.

 

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