Jazz In Lyon

Line Kruse septet  à Parfum de Jazz : quand le violon ose taquiner les cuivres…

Elle est au violon mais s’entoure d’une puissante ligne de cuivres où figure Denis Leloup au trombone. Et comme si ça ne suffisait pas, la musicienne arrive avec l’argentin Minimo Garay aux drums. On est prévenu sur la direction donnée au concert du mercredi 14 aoùt à Buis-les-Baronnies dans le cadre de Parfum de Jazz.

On a beau chercher : ce n’est pas tous les jours qu’un festival de jazz accueille une violoniste diplômée de l’Académie royale danoise de musique de Copenhague. Ce sera pourtant le cas mercredi soir à Buis-les-Baronnies où Line Kruse, violoniste de métier et de cœur, est l’invitée de Parfum de Jazz.

Une violoniste inclassable, qui aime brouiller les pistes ou les résidences, entremêler les musiques et les rythmes et surtout taquiner le jazz dans ce qu’il peut avoir de plus convenu.

En la matière, cet artiste franco-danoise, n’en est pas à son coup d’essai : installée à Paris depuis des lustres, elle a déjà signé quatre albums en même temps qu’elle accumule depuis quelques années, les apparitions sur scène ou dans les festivals. Il était donc temps qu’elle vienne survoler quelques instants Parfum de jazz.

Scintillement du violon mêlé aux accents puissants des cuivres

Son affaire, c’est donc le violon, instrument tout de même inusité en jazz même si Lockwood, Ponty, Grapelli et quelques autres nous ont appris à compter avec lui. Le violon mais pas que…et le concert de Parfum de Jazz en sera la stricte démonstration. Line Kruse aime en effet mêler les scintillements de son instrument aux accents autrement puissants d’un quasi big band. Cet été en effet, la dame joue en septet, caractérisé par une forte ligne de cuivres (trombone, trompette, sax) et une rythmique de bon aloi. Si la trompette est tenue par Sylvain Gontard, le sax sera assuré par Pierre Bertrand et le trombone par Denis Leloup himself. Derrière, et cela vaut d’être noté, les drums seront gardés quant à eux par Minimo Garay. Un symbole.

Line Kruse aime particulièrement jouer à « saute-frontières »

Car, si elle aime mêler cuivres et violon, Line Kruse a depuis longtemps plongé dans les rythmes sud-américains, découverts et pratiqués auprès de la communauté latino parisienne. Sans le moindre ostracisme : qu’il s’agisse de rythmes afro-cubains, d’accents argentins (zamba), péruviens (festejo), brésiliens ou uruguayens. C’est cette découverte et ces rencontres qui l’ont d’ailleurs amenée à participer, il y a déjà près d’une décennie, au Gotan Project aux côtés d’une ribambelle de musiciens sud-américains.

Et son dernier album, ce Kidden Stone, sorti il y a deux ans, résonne précisément de ces accents, de ces influences et de ces rencontres. Certes le jazz n’est pas absent de son univers mais Line Kruse aime ici emprunter les chemins de traverse, triturer le thème à sa façon, dans le désordre, jouer à saute-frontières, pour nous amener à cette expérience inédite et polyglotte.

* Concert : mercredi 14 août à Buis-les-Baronnies, au théâtre de plein-air de la Palun, à 21 heures. Tarif : 20 euros.

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