Jazz In Lyon

Le Transbordeur : un «outil complet au service des musiques actuelles »

Qui sera désigné fin novembre à la tête du Transbordeur ? Transmission, son gestionnaire actuel ou Hors-Bord qui veut faire du lieu un « outil complet » au service des musiques actuelles et émergentes en faisant une large place à la scène locale ?

A gauche sur la photo, c’est Harout Mekhsian, entrepreneur de spectacles. A droite, c’est Alain Garlan, artiste et auteur, l’un des historiques de Frigo &Co, ce collectif lyonnais qui a fait l’objet d’une exposition-rétrospective à la Cité Internationale l’an dernier. Ils sont tous les deux candidats, avec d’autres partenaires, à la reprise du Transbordeur, cette salle de spectacles qui prospère depuis de nombreuses années « derrière » le parc de la Tête d’Or, à Villeurbanne, à deux pas du périphérique.

Dans 8 mois, en effet, le 30 juin 2020, Le Transbo, qui est géré par la ville (*), va voir sa délégation de service public renouvelée pour les 5 années suivantes. Face aux sortants, Transmission, installé dans les lieux depuis dix ans et qui est candidat à sa propre succession, eux seuls ont été admis à concourir. Et, devant un jury de choix, ils ont présenté il y a quelques jours un projet ambitieux, pour une large part novateur et propice à la situation comme au positionnement du Transbo. Le résultat de la consultation est désormais attendu fin novembre.

Une forme qui ne dit pas grand-chose des projets qui peuvent naître au Tranbo

Le marché public en question est précis : il porte sur une salle de spectacle d’une capacité de 1 800 personnes (debout) et d’une salle annexe d’une capacité de 600 personnes. Voilà pour la forme, qui ne dit pas grand-chose des projets qui vont y naître. Le projet développé par les deux complices est du genre novateur : il vise à attirer à la fois les grosses productions parisiennes qui ont besoin de lieux comme celui-ci pour présenter leurs spectacles et, parallèlement, à inventer ici une scène originale propice à tous les spectacles émergents et axée sur le travail local. Et donc sur la promotion des artistes locaux. D’où évidemment une dimension de repérage de cette jeune scène future, le Transbo jouant presque ici le rôle d’une pépinière du spectacle émergent ou vivant.

Radio Bellevue et centre de formation appelés à la rescousse

Qui plus est, les prétendants comptent in fine réaliser ici un outil complet dédié aux musiques actuelles en attirant ses jeunes acteurs, les professionnels, mais aussi en intégrant un média (la fameuse Radio Bellevue) ou encore en implantant sur place un centre de formation. « On aura des portes d’entrée pour parler à tous les métiers », explique Alain Garlan.

Artistiquement, le projet ne se fixe aucune limite : devenir une cité des musiques actuelles certes mais aussi devenir une référence en matière de cultures urbaines (danse, théâtre), lesquelles, pour l’instant, ne bénéficient pas dans l’agglomération d’un lieu repéré.

Le projet va de pair avec une « densification » du lieu : les concepteurs veulent en en effet transformer le Transbo en un lieu vivant, largement ouvert, avec des concerts du jeudi au samedi. « Mais à terme on veut plus, dont une programmation nocturne régulière.  Même quand c’est fermé, on veut que ça vive, résume Harout Mekhsian, même le dimanche ».

Une plate forme inédite de production et de création

Derrière tout cela, se lit surtout une volonté farouche de faire de ce lieu une plate-forme inédite de production et de création, et donc une plus grande implication. « C’est l’intérêt général, explique encore Alain Garlan, notre projet souhaite donner beaucoup plus au public et par là à la ville ». Ainsi, le Transbo compte offrir des prestations de résidence, permettant à des artistes de répéter in situ en conditions réelles.

Par ailleurs, via un des partenaires du projet, Fortissimo, l’équipe compte développer un centre de formation, installer un studio de création et enfin accueillir des expos permanentes.

Bref, le projet porté par les deux amis et leurs partenaires (voir ci-contre en encadré) se révèle in fine un projet global embarquant avec lui toute la filière : « il s’agit de mettre le lien au cœur de l’écosystème des musiques actuelles », insistent Harout Mekhsian et Alain Garlan, et que le Transbordeur devienne le vaisseau amiral de ces musiques. C’est bien de bâtir un outil complet au service de cette filière ».

* Le Transbordeur appartient à la Métropole qui l’a cédé par bail amphythéotique à la ville de Lyon pour 20 ans, il y a 15 ans. Le dit bail prendra donc fin en 2025. Le marché actuel concerne dont les 5 dernières années (1920-1925) du bail.

Les partenaires du projet Hors-Bord

Il s’agit de créer une société (régime SAS) qui associerait plusieurs partenaires :

• la société Yurplan (40%), une société de billeterie
• Cartel Concerts (30%)
• Coin Coin Productions / Formassimo (10%), un centre de formation
• Frigo & Co (10%), collectif à l’origine notamment de Radio Bellevue
• Harout Mekhsian (10%), entrepreneur de spectacles

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