Jazz In Lyon

Le Périscope sonne sa rentrée vendredi : Lionel Martin et Sangoma Everett sur un air de Basie

Lionel Martin (sax) et Sangoma Everett (drums) s’emparent d’un des disques les plus étranges de Count Basie (« Afrique »), pour revisiter l’œuvre arrangée par Oliver Nelson.

Bon. La biographie de Lionel Martin commence à être trop longue pour tenir dans une page internet. Itou pour Sangoma Everett. Pourquoi vous parler de ces deux musiciens ? Tout simplement parce qu’il ouvrent vendredi les festivités du Périscope. Ce soir-là en effet, la saison reprend enfin dans le caveau de Perrache, après un été des plus mornes, excepté le Bémol5.

Lionel Martin et Sangoma Everett débarquent donc au Périscope. Pour un duo dont ils ont le secret : sax et batterie. Point à la ligne. Et pour rendre l’épisode un peu plus incongru, les deux virtuoses se sont mis en tête de se pencher sur l’œuvre de Count Basie, lequel dirigeait ordinairement plutôt 20 musiciens que 2. Plus particulièrement, les deux compères sont allés dénicher l’un des albums et l’une des périodes les plus étranges du Count : cet « Afrique », enregistré en 1970 et qui demeure dans la vie, dans l’œuvre de l’homme-orchestre un moment étonnant.

Afrique : un petit bijou à l’écart des grandes cavalcades de Basie

50 ans après, Lionel Martin et Sangoma Everett ont donc décidé de revisiter cet album et surtout les arrangements qui font d’ « Afrique » un petit bijou à l’écart des grandes cavalcades de Basie. C’est Oliver Nelson –un saxophoniste- qui arrangea et dirigea le travail en piochant dans des répertoires alors très en vogue (ceux d’Albert Ayler, de lui-même ou de Pharaoh Sanders). Olivier Nelson, un musicien pour une grande part méconnu eu égard à son « œuvre » d’arrangeur auprès des plus grands, et d’autant plus marquante qu’il fut emporté tôt par une crise cardiaque : de Red Garland à Monk, de Sonny Rollins à Hank Jones, et d’Art Farmer à Johnny Hodges…..sans compter – Los Angeles oblige- des centaines d’orchestrations ou d’arrangements, ainsi pour l’un des épisodes de « Colombo ».

Lionel Martin : tout feu, tout sax, tout flamme

C’est donc à cela que Lionel Martin, tout feu, tout sax, tout flamme, s’attaque. Ici, on s’en doute, l’idée est d’aller évidemment à l’essentiel, de sortir de la musique de Basie ce qui en fait aujourd’hui encore un monde à part entière, en y ajoutant cette conviction dont le saxophoniste fait preuve dès qu’il empoigne l’instrument.

On pourrait en parler longtemps. On pourrait aussi insister sur ce jeu à deux, développé avec le plus vieux batteur américain de la région lyonnaise. Voilà des années en effet que Sangoma Everett donne la répartie au saxophoniste, quelle que soit la configuration choisie. Histoire de converser, de relancer, de provoquer, de titiller Lionel Martin. Histoire aussi d’aller plus loin, autrement, mais avec toujours la même fougue.

* Le Périscope, vendredi 6 septembre 21 heures. Auparavant, les responsables du Club feront le point sur la rentrée du Caveau. Quelques belles affiches sont déjà programmées.

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