Jazz In Lyon

Le Périscope, à Lyon, qui a doublé de surface, multiplie les projets

Le Club compte désormais organiser près de 200 concerts par an dans les deux salles qu’il occupe près de Perrache. Et profiter de cet agrandissement pour proposer une nouvelle donne musicale, plus large et plus ouverte, même si le jazz reste le fil conducteur du nouvel ensemble

Le nouveau Périscope est arrivé. Enfin presque. Si vous avez suivi l’actualité, nous avions rendez-vous en décembre dernier pour l’inauguration du nouveau site du club, de cette deuxième salle, copie conforme de la première, l’actuelle. Pas anodin.

Moyennant 600 000 euros de travaux (y compris le matériel), le Périscope double non seulement de surface, pour atteindre 500 M2, mais il dispose désormais d’une deuxième salle, pratiquement égale à la première, qui lui apporte de nouvelles opportunités.

« Ces lieux vont être surtout dédiés à l’accueil de résidences création », explique Pierre Dugelay, le directeur du Périscope. A charge de définir un nouvel équilibre entre la scène historique du club et la nouvelle qui dispose d’un plateau plus grand et de divers équipements acoustiques lui permettant de programmer des musiques « d’écoute ».

Ajouter à cela un autre accueil : alors que la première salle affiche souvent complet en ne proposant que des concerts « debout », avec un mobilier hétéroclite, la nouvelle salle proposera de nouveaux espaces plus confortables, mieux ventilés pour des concerts « assis ».

Au final, une fois la pandémie surmontée, le Périscope estime qu’il passera d’un total de 160 concerts publics/an organisés chaque année à 190. Au moins au début.

Nouvelles loges et nouveaux bureaux

Au passage, le Périscope en profite pour étoffer son organisation : bureaux plus grands (250 m2), nouvelles loges d’artistes équipées de salles de bain installées entre les deux salles etc.

Au-delà de ces transformations, s’impose le projet artistique : « nous avons deux objectifs, explique Pierre Dugelay, certes, augmenter notre capacité d’accueil, ce qui va nous permettre plus de créations de nouveaux spectacles, l’accueil de nouveaux groupes et de nouveaux répertoires ». Une deuxième salle comme un lieu de création avant tout, comme « un lieu de fabrique » ? Pas impossible.

Mais parallèlement, le Périscope souhaite améliorer la qualité de l’écoute du jazz dans ses murs, et donner à l’improvisation l’écrin dont elle a besoin pour se révéler. D’où qu’elle vienne, jazz, rap, électrique, impro inattendues.

Pour l’heure, difficile de préciser comment tout cela fonctionnera, d’une scène à l’autre, d’une scène après l’autre, même si les responsables du Périscope n’ont pas d’inquiétude à ce sujet. Ainsi, à priori, Périscope 1 et Périscope 2 se garderont bien de programmer à la même heure des concerts qui auraient du mal à coexister. « On pense plutôt à des choses ou des évènements qui peuvent se suivre, explique Pierre Dugelay, l’essentiel c’est qu’on va pouvoir intensifier l’activité ».

Covid-19 aidant, tout a donc certes été remis sine die. Et le Périscope, né en décembre 2007, comme les autres, attend la levée des couvre-feu et autres fermetures pour redémarrer de plus belle. En attendant, le club en a profité pour lancer de nouvelles initiatives et de nouveaux liens, tels les programmes de Radio Bellevue (Lire ci-dessous).

Radio Périscope multiplie les concerts « live » à retrouver quand on veut sur le site du club

Il y a quelques jours, Zaza Desiderio était sur la scène du club en trio, le temps d’un concert chatoyant. Vous l’avez loupé ? Peu importe : tous les concerts et captations réalisés par Radio Périscope sont en accès totalement libre, pour le particulier comme pour les radios associatives en quête de cette création qui manque tant aujourd’hui

C’était le 16 février dernier sur la scène du Périscope. Seul en scène le trio de Zaza Desiderio. Michel Molines à la contrebasse. Rémi Platon au piano. Le temps d’un concert retransmis en direct et qui désormais disponible, comme tous ceux qui l’ont précédé, en poadcast sur « Radio Périscope ».

Radio Périscope ? D’abord une façon de maintenir le lien avec tous les habitués du lieu actuellement fermé, mais plus encore, avec tous ceux qui suivent l’activité du caveau lyonnais, où qu’ils soient. Magie d’internet.

Ce soir-là, Zaza Desiderio, percussionniste incontournable, que ce soit pour créer ses musiques et ses propres formations ou pour prêter la main à tant d’autres, ne fait pas que jouer. Intérêt de Radio Périscope, le concert est précédé d’une interview aux allures de bilan où le musicien a le temps de confier ce qu’il ne pourrait évidemment jamais confier sur la scène : ses goûts musicaux, son itinéraire, ses rencontres, son idée de réunir ce trio et ce qu’il pense de ses deux sidemen.

Zaza Desiderio n’est surtout pas le seul à profiter de cette passerelle radiophonique : en ces temps désertiques, Radio Périscope multiplie les émissions, ces Happy Hour, ces It’s a Live, ces Rencontres, ces Cartes Blanches, ces Work in Progress ou ces Jazz Connection Radio. Autant de moments de musiques à partager, à rejoindre et à réécouter en cas d’affinités.

« L’idée c’est d’amener du contenu à ce que font les musiciens explique Pierre Dugelay, directeur du Périscope, ces musiques vont au-delà du concert. C’est ce qu’on veut amener : créer du contenu intellectuel ».

En l’occurrence, tous ces poadcasts restent à la disposition de tous, en accès libre que ce soit pour le particulier ou des radios associatives, où qu’elles se trouvent en France, en Europe ou plus loin. Captation de moments créatifs, inédits mis à la disposition de tous, en replay permanent. Par ces temps de couvre-feu, c’est une aubaine.

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