Jazz In Lyon

Jazz à Vienne – Swing et dérision avec Caravan Palace et Pink Martini

Les deux formations qui se succèderont jeudi 30 juin n’ont pas leur pareil pour revisiter et s’approprier des patrimoines musicaux qu’on croyait figés sur l’étagère. Pari tenu  ?

Caravan Palace et Pink Martini ? Ne cherchez pas trop de ressemblances entre ces deux formations à qui Jazz à Vienne a confié les clefs de la soirée, même si elles sautent aux yeux et –un peu- aux oreilles.

Même volonté d’inventer, de se différencier. Même plaisir à revisiter des poncifs et des tubes-une-fois-pour-toutes en leur donnant une forme plastique inattendue. Même ironie dans l’approche, que le premier s’attaque au manoucheries jazzy des uns que le second se défende contre les immortelles sérénades nées à quelques pas d Vésuve.

Caravan Palace vient bien sûr de moins loin, associe des membres fondateurs (Arnaud Vial, Charles Delaporte, Hugues Payen et Arnaud Vial) à une jeunette qui les a rejoints peu après (Zoé Colotis).

Tous seront présents ce soir sur scène, avec quelques autres membres qui se sont greffés au tuteur de départ : Camille Chapellière, Paul-Marie Barbier et Mighty Mezz. D’où un septet toujours très en verve pour distiller une musique dansante à souhait, largement rôdée et évidemment plus percutante qu’en disque.

Pink Martini : né aux Etats-Unis mais interlope en diable

Quant à Pink Martini, cet ensemble musclé surfe toujours et encore sur ce qui n’est pas qu’une formule.

En s’appropriant de larges pans de différents patrimoines musicaux (Cuba, musique romantique, classique et tant d’autres), en secouant très fort et en servant chaud, cet orchestre, né aux Etats-Unis mais interlope en diable, abolit frontières, genres ou langues natales avec une belle spontanéité.

A écouter leur longue production (une dizaine d’albums), on se rend compte que les membres fondateurs (tels Thomas M. Lauderdale, Phil Baker ou Gavin Bondy qui seront présents ce soir) n’ont eu de cesse que d’ouvrir grand les oreilles pour mieux faire siennes des musiques qui, pense-t-on, n’ont rien à se dire. Eux de répondre sans le moindre doute : « dommage que Stan Getz n’ait pas pu croiser le cuivre avec Mozart ».

C’est cette curiosité perpétuelle qui tient en éveil le spectateur lorsqu’il retrouve ce Pink Martini là.

A noter évidemment que l’orchestre s’ordonnera autour de Storm Large, à l’étonnante présence, spontanée et remuante, qui prend à bras le corps ces mélodies pour leur donner ses propres couleurs.

* Jeudi 30 juin au Théâtre antique, à 20 h 31.

 

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