Jazz In Lyon

Jazz à Vienne : Bobby Mc Ferrin et José James, la voix dans tous ses éclats

Ce mardi 2 juillet, soir José James et Bobby Mac Ferrin, dans des registres très différents , ont ébloui de leur talent le public viennois conquis.

Ni chaleur écrasante, ni déluge ce mardi soir à Vienne, un temps délicieusement doux à l’image du concert plein de grâce et de sérénité de Bobby Mac Ferrin avec GIMME 5 ( Joey Blake, Judi Vinar, Dave Worm et Rhiannon ) et la chorale gospel emmenée par Sabine Kouli.

Affaibli par de récents problèmes de santé, Bobby Mac Ferrin est apparu raide dans son corps, le visage très peu expressif et le pas lent, ce qui est inhabituel pour un artiste connu pour sa chaleur, sa générosité et sa grande expressivité émotionnelle . Pour autant l’âme du maitre est bien intacte, dès son arrivée sur la scène avec ses rastas blanchies, il s’installe au centre de l’ensemble GIMME 5 prêt à commencer sa séance de vocalises
thérapeutiques.

Entouré de sa petite troupe très dévouée, deux femmes, deux hommes, il lance un premier bourdon de poitrine et de front, et nous voilà transporté pour 2 heures de voyage vocale. Il est une basse, il est une flûte, parfois une batterie, il susurre, il grommelle voire rugit, en rébellion permanente contre sa propre vocalité.

Peu de mots chantés lors de ce récital, son langage mêle des langues imaginaires, des vocalises animales, espérantistes, de nourrissons voire de vieillards.

Bobby Mac Ferrin touche au corps et au cœur plus qu’à l’esprit. Il élève en soi et vers l’autre, c’est là tout son art et sa grandeur. Et puis, comme pour chacun de ses concerts, des moments de communion avec le public invité pour l’occasion à devenir une chorale à part entière.

Des moments intimes également, pleins de grâce, quand notamment il se met à chanter en duo avec une femme du premier rang comme pour chercher une nouvelle aventure humaine.

Il n’aime rien tant que cela, être surpris par ce qu’il provoque !

Le chavirement vient également de la complicité d’avec ses acolytes, les voix envoutante de Rihannon et Judi Vinnar et les beat boxing de Dave Worm et Joey Blake, excellents vocalistes de surcroit. Pour l’occasion, et pour rajouter un peu de force et de grandeur à cet instant majestueux, la chorale de Sabine Kouli a merveilleusement porté ces improvisations vocales.

Parce qu’il n’a jamais renoncé à rien de sa méthode, Bobby Mac Ferrin a permis ce mardi soir l’apparition de ce nouveau miracle de communion humaine.

Chapeau l’artiste !

Crooner aux faux airs de Jimmy Hendrix

Et comme un moment de bonheur ne suffit pas, la première partie de soirée n’en a pas moins été réjouissante avec José James, crooner soul avec des faux airs de Jimmy Hendrix.

Accompagné pour l’occasion du saillant guitariste Marcus Machado, de la bassiste au touché funky et à la voix résolument soul et de la puissante rythmique du batteur Aaron Steele. Un hommage réussi à Bill Withers, grand chanteur de soul des années 70, auteur notamment du tube interplanétaire «  ain’t no sunshine » , repris évidemment à l’occasion de ce concert. Cette revisite du répertoire de Bill Withers a fait l’objet d’un album chez Blue Note « lean on me », titre d’un de ses albums de 1972.

Inspiré par celui qu’il considère comme l’un de ses mentors, José James nous a exposé toute la palette de son talent : voix soul, vibrante, tendre et incarnée, scat à la frontière du jazz, de la soul et du rock et quelques envolées rap à la sauce Gil Scott Heron j’entends !

Un pur régal sans arrière- goût de réchauffé, une lecture singulière et animée porté par son groupe probablement biberonnés eux aussi aux ingrédients soul, funk, blues,gospel et rock des années 60-70.

Le public ne s’y est pas trompé en les acclamant, José James a tout d’un grand crooner !

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