Jazz In Lyon

Le festival A Vaulx Jazz passera en rythme biennal à compter de 2018

Alors que la 30ème édition se prépare, l’équipe municipale de Vaulx-en-Velin a décidé que la 31ème édition n’aura plus lieu qu’en 2018. Alternant désormais avec une manifestation dédiée aux « cultures urbaines »

Patatras ! La nouvelle équipe (PS) sortie des urnes à Vaulx-en-Velin, vient d’annoncer la mise en pointillés du festival A Vaulx Jazz qui fêtera en février-mars prochain sa 30ème édition. Après avoir loué le festival lors de leur prise de fonctions comme événement essentiel de Vaux-en-Velin comme de la métropole lyonnaise, le maire de Vaulx-en-Velin, et son équipe, annoncent que le festival passera à un rythme biennal, alternant désormais avec un hommage aux « cultures urbaines ».

Qui ne connaît A Vaulx Jazz ? Il est à peu près le seul, l’unique festival de jazz organisé à Lyon aujourd’hui. Un festival qui revient chaque année, aux prémisses du printemps, qui se déroule sur plus d’un mois, mêlant « off » et « in », attirant des pointures étonnantes malgré toute une série d’handicaps qui saute aux yeux : outre qu’il se déroule hors saison, donc sans pointures américaines, il a pour théâtre une commune où l’on ne s’attend pas forcément à un geste culturel fort.

Surtout, il parvient, avec des financements calculés au plus juste, à s’imposer comme l’un des grands événements du jazz hexagonal : en 30 ans, la liste des artistes qui ont arpenté la scène de Charlie Chaplin est impressionnante. Et on peut s’attendre, lors de la 30ème édition, à une belle programmation.

On en saura plus début 2017

On en saura plus début 2017 lors de la présentation du festival dont le « in » est prévu du 14 au 25 mars.

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si l’on ne venait pas d’apprendre qu’il n’y aura pas de 31ème édition d’A Vaulx Jazz, du moins en 2018.

En effet, la nouvelle équipe aux commandes de Vaulx-en-Velin, élue lors des dernières municipales, a décidé que ce festival n’aurait plus lieu que tous les deux ans, en alternance avec un festival à inventer, dit « des cultures urbaines », dont la première édition se déroulerait en lieu et place d’A Vaulx Jazz, en février-mars 2018.

C’est peu dire qu’on le sentait venir. Lors de la dernière présentation d’A Vaulx Jazz, début 2016, la rumeur allait déjà bon train. A nos questionnements, les responsables de Vaulx-en-Velin présents avaient plutôt botté en touche, nous assurant avec aplomb que « c’est la rumeur qui avait provoqué la réflexion ».

Aujourd’hui, donc, la chose est à peu près officielle et on peut s’attendre à ce que cet « à peu près », sera sans doute levé vendredi 4 novembre prochain.

L’équipe municipale organise en effet à Vaulx un grand colloque sur le thème « Concilier droits culturels et développement culturel : un impératif ? ».

Le moment phare de cette journée sera sans aucun doute la présentation par Nadia Lakehal des «nouvelles orientations de la politique culturelle de la ville de Vaulx-en-Velin », en conclusion de cette journée.

L’équipe municipale se défend de vouloir faire disparaître A VaulxJazz

L’équipe municipale, emmenée par Pierre Dussurgey, se défend de vouloir faire disparaître A Vaulx Jazz. « Nous avons fait le choix de garder le festival. Or, si on regarde ce qui s’est passé récemment en France, beaucoup de festivals de jazz ont été purement et simplement supprimés », se défend Nadia Lakehal, l’adjointe à la Culture.

Selon elle, la décision de faire passer A Vaulx Jazz en biennal ne trouve pas son explication dans une mauvaise qualité ou une mauvaise fréquentation du festival. « Si ça avait été le cas, on ne l’aurait peut-être pas maintenu », dit-elle, mais « on souhaite miser sur les cultures urbaines ; c’est l’idée de diversifier et donc d’organiser une année le festival de jazz et l’année suivante le festival des cultures urbaines ».

Un tel festival rassemblerait des activités diverses, sorte de concentré d’arts des rues mêlant musiques arts graphiques, danse et autres rap, slam, graff, hip-hop, installations « C’est la culture née et issue des cultures des quartiers, explique l’élue qui rappelle que c’est à Vaulx-en-Velin qu’est né le hip-hop ».

Plus en phase avec une ville « populaire »

D’évidence, la nouvelle municipalité estime qu’une telle manifestation est sans doute plus en phase avec les réalités d’une ville « populaire » et qu’elle saura mieux coller à une culture de quartiers qu’un festival de jazz même si A Vaulx Jazz n’a jamais cessé d’attirer à lui des courants musicaux transverses ou sécessionnistes.

L’autre raison, sinon la principale, de cette alternance voulue, est financière. Le budget d’A Vaulx Jazz qui tourne autour de 200 000 euros, -non compris ce que la ville met à disposition (personnels, équipements etc)- mobilise une bonne part du budget culturel de la commune.

Du coup, explique Nadia Lakehal, impossible de mener les deux évènements de front. Et pas question de trop compter sur la Métropole, le département ou la Région pour espérer un soutien réel, malgré tous les grands discours d’entraide entendus ici ou là et les grandes tirades sur l’émergence d’une « métropole riche et forte que le monde nous envie ».

 

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