Jazz In Lyon

Deuxième Fest’Avril du Hot Club de Lyon : le Jazz à l’heure d’été

Sangoma Everett

Sangoma Everett (Photo Opéra de Lyon)

Comment se faufiler dans la célèbre cave pour écouter Sangoma Everett, Jochen Rueckert et Mark Turner et des tas d’autres programmés durant ce festival ? Ne le répétez surtout pas : désormais le Hot souscrit aux réservations en ligne. Et c’est encore plus vrai le temps du festival, du 30 mars au 4 avril.

Premier soir, peu de chance de vous enfoncer dans la célébrissime cave si vous n’avez pas reçu l’invit ad hoc. Mais on ne résiste pas au plaisir d’en parler. Vous le savez, ou vous ne le savez pas, le Hot Club de Lyon se signale entre autres par l’exiguïté voulue de sa salle de concert. 90 places, pas une de plus.

Or, lundi 30 mars, il y aura foule pour écouter le trio de Sangoma Everett, le drummer américain le plus lyonnais qui soit, escorté de Bastien Brison, jeune pianiste à la belle limpidité et de Christophe Lincontang à la contrebasse. A lui, à eux, la charge de lancer ce deuxième « Fest’Avril », le festival du Hot-Club de Lyon, qui fête à la fois l’arrivée du printemps, le diktat de l’heure d’été et son 67ème anniversaire.

Vous les avez peut-être déjà dégustés à A Vaulx Jazz, où Thierry Serrano, past-director de ce joli festival, avait eu la bonne idée de l’inviter pour démarrer la toute première soirée. C’était il y a quelques jours, à peine.

En tout cas, si vous loupez le concert de lundi, sachez que le trio compte bien se démener à travers l’Hexagone ces prochaines semaines, histoire notamment de présenter « Debi », leur CD qui sort précisément ces jours-ci. Au cas où vous les loupiez au Comedia (le ciné de l’avenue Berthelot) le 30 avril prochain, on les retrouvera au Péristyle de l’Opéra de Lyon courant juin.

 Sangoma lance et inspire le festival

Bref, à Sangoma de lancer et d’inspirer ce petit festival. Maigres moyens mais grosses ambitions, qui plus est durant toute la semaine.

Au programme des jours suivants Jochen Rueckert Quartet (mardi 31 mars), Will Vinson Quartet (mercredi 1er avril), The King Cool Cats (jeudi 2 avril), The Fat Bastard GangBand (vendredi 3 avril) et pour conclure, Groov’Eat (le samedi 4 avril) (1). Autant de soirées, autant de groupes, autant de styles et d’inspirations différentes.

C’est d’ailleurs la grande qualité du Hot Club de Lyon que de savoir faire coexister à peu près tous les styles de jazz et de musique improvisée, même si on le résume souvent, et mesquinement, aux seuls new-orleans et swing de la grande époque.

Outre celui musical, ce festival présente l’intérêt de ramener le Hot Club en pleine lumière après quelques mois ou années difficiles. D’un contrôle fiscal qui a failli l’emporter (les musiciens, et pas qu’eux, oubliaient souvent de payer leurs « mousses » au bar) à une remise en cause de ses fondamentaux, le Hot, dernier témoin en France de ces caves nées au lendemain de la Libération, retrouve du poil de la bête. Mois après mois. Organisation.

Site internet. Confort. Acoustique. Décor des lieux. Intervention de l’agence lyonnaise RealVision (entre autres créatrice d’OnlyLyon). Heures sups de Gérard Vidon, président durant vingt ans, et revenu aux commandes de l’institution. Vigilance de Danièle, qui a mis de l’ordre dans un univers qui a pour ambition de ne pas en avoir.

Bref, le Hot, malmené et remis en cause ces dernières années, redevient le Club incontournable qui a couvé en son sein des générations de musiciens qu’on retrouve aujourd’hui chez les « petits frères », ces Périscope, Clef de Voûte et autres qui font désormais aussi prospérer la scène jazz lyonnaise.

 Mardi 31 mars : Jochen Rueckert Quartet

Drummer jusqu’au bout des doigts, Jochen Rueckert, désormais basé à New-York sait s’entourer. On le constate dans un de ses derniers opus « We Make The Rules » et on s’en convaincra mardi soir.

Il sera accompagné de trois musiciens aux vertus reconnues, Mark Turner au sax, Matt Penman (cb) et Lage Lund à la guitare. Entre ces quatre musiciens qui revisitent le bop pour mieux passer à l’après, règne une fusion qui fait tout son intérêt. Qu’il s’agisse de la décontraction des montées en régime de Mark Turner, des couleurs de l’étonnante guitare de Lage Lund ou des incursions sonores de Matt Penman à la contrebasse, les musiciens restituent l’art du quartet dans ce qu’il a de plus contenu et maîtrisé.

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