Jazz In Lyon

« Les Doigts de l’Homme » – Du cœur et de l’énergie – 29ème Festival « les guitares »-

 

Présent samedi soir sur la scène de l’Espace Tonkin, le groupe ardéchois « Les doigts de l’homme », fondé en 2002, fort de cinq albums et de plus de 700 concerts, est constitué aujourd’hui par Olivier Kikteff (guitare solo), Yannick Alcocer (guitare rythmique), Benoit Convert (guitare solo), Tanguy Blum (contrebasse) et Nazim Aliouche (percussions).

Le groupe jouent leurs propres compositions élaborées dans le terreau du swing-manouche ( leur fidélité aux guitares manouches « petite bouche en est la preuve).

Formation très homogène et d’une complicité de jeu et d’esprit particulièrement perceptible samedi soir (amis et parents étaient en nombre), les musiciens n’ont pas failli à leur excellente réputation scénique.

A travers plusieurs titres de leur dernier album « Le cœur des vivants », nous avons assisté à une belle déferlante de notes, d’envolées lyriques, de rythmiques ciselées, empaquetés par des virtuoses incontestés.

Olivier Kikteff, le leader et gouailleur du groupe, efficace et solide dans toutes les rôles, Benoit Convert, talentueux dans la composition et dans l’improvisation, Yannick Alcocer et Tanguy Blum–  toujours là pour garder ou faire changer de cap – et Nazim Aliouche, discret mais parfaitement à sa place, apportant une couleur complémentaire à ses complices à cordes.

Débutant le concert dans un style très « Pat Metheny » tout en gardant des solis manouche – le groupe nous fait voyagé dans différentes parties du monde : on y retrouve les musiques d’Andalousie, des Balkans, de l’Afrique, de l’Orient. Beaucoup de nouveaux titres mais aussi quelques reprises notamment un magnifique « Indifférence » dans un arrangement subtil de mélancolie et de puissance.

Ouvrir d’autres horizons tout en gardant sa propre culture, cela sans dénaturer son identité n’est pas simple. De ce point de vue, « Les doigts de l’homme » y réussissent parfaitement. Bien qu’ayant intégré dans leur musique, avec intelligence et sincérité, des univers fort différents du swing-manouche, leur styles d’arrangements, leurs progressions harmoniques, leurs développements des thèmes sont tout à fait identifiables. Ils ont un style bien à eux.

Mais après le concert, une question m’est venue à l’esprit : pourquoi jouer tant de notes? La peur que le public décroche ? Alors à quand une économie de notes ? Peut-être la prochaine étape dans leur évolution ?

Never mind…

A voir et revoir avec plaisir.

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