Jazz In Lyon

A Vienne ce soir, Diana Krall invite Joe Lovano 

Il est des rencontres qui ne peuvent que faire mouche : ainsi la chanteuse canadienne et l’indéboulonnable saxophoniste Joe Lovano. En première partie le guitariste Paul Jarret fait un songe avec le batteur Jim Black. Devinez ce qui arriva…

Diana Krall à Vienne. Une de ces parenthèses vocales bienvenues dont on garde en tête la symbolique ou le rituel : la place du piano, l’attitude de l’artiste, la  contrebasse en sentinelle sur son flanc gauche. Le public évidemment à droite. Le décor est planté. Surtout pas la musique : armée d’un simple trio, la chanteuse canadienne possède en effet cet art si rare de retenir immédiatement l’attention. C’est d’ailleurs en soi un petit mystère : même si on nous dit qu’elle avait dans ses jeunes années immédiatement séduit Ray Brown, à l’oreille si affutée, la voix de la Diana Krall frappe d’entrée. Le contraste entre une retenue naturelle et la chaleur qu’elle exprime, mélange de profondeur et de décontraction ? Choix judicieux des compositions ou des artistes avec lesquels elle tente parfois des pas de deux ? Solidité du trio dans lequel elle se love ? Sans doute un peu tout ça, auquel on ne manquera pas d’ajouter un art certain du piano, mode d’expression à part entière et premier duo naturel dans lequel l’invitée de ce soir excelle. A y bien regarder, elles ne sont d’ailleurs pas si nombreuses à jouer ainsi de front piano et chant sans que l’un ou l’autre ne se retrouve  cantonné à une simple figuration.  

La carrière de Diana Krall est d’autant plus digne d’intérêt qu’elle se construit sans cesse sous nos yeux. Les enregistrements et les tournées pour seuls repères. Et puis des rencontres qui nous indiquent la voie suivie. Le passage chez Verve dès les années 90 avec un album qui avait marqué les esprits (et les oreilles). L’incartade vers des tempos plus soutenus. Ici avec Lady Gaga. Là avec Paul Mac Cartney. Mais le tout précédé de ce All for you, dédié à Nat King Cole, il y a plus de 20 ans et qui sonna presque comme un point de départ. En fait, la belle était déjà aguerrie depuis belle lurette. C’est d’ailleurs là qu’on se convainc un peu plus de cette alliance rare entre la voix décontractée, un brin canaille, jamais poussée, et le clavier méticuleux, à sa place, en arrière-plan. Chacun son job.

Et puis, ce qui reste dans les mémoires, ce tête-à-tête récent , il y a deux ou trois ans, avec l’auguste Tony Bennett, dont la voix s’enjolive des rides du nonagénaire pour un hommage ou un retour vers Gershwin (Turn up the quiet). Avec des références pareilles…

Ce soir à Vienne, l’indéfectible crooner ne sera pas des nôtres. En revanche, Diana Krall, qui pourtant se suffit largement à elle-même, invite Joe Lovano himself.  Encore et toujours. Même dans un rôle de sideman, histoire de respirer l’air du temps, l’air de Vienne entre deux disques, deux projets ou deux formations. Lovano, superbe synthèse des courants jazz qui l’ont précédés avec comme une constante facétie dans ses improvisations ou ses interventions. On est déjà curieux de voir comment il se glissera entre Diana et Krall et entre elle et ses deux comparses à la basse (Robert Hurst) et aux drums (Karriem Riggins). 

Paul Jarret invite Jim Black 

Auparavant (enfn ce serait logique), on découvrira Paul Jarret en compagnie du batteur Jim Black. Exercice du duo en début de soirée lorsque le soleil paresse encore et dissimule en partie ce qui se passe sur scène. Paul Jarret Talent Adami Jazz ce qui n’est pas rien fait appel à Jim Black, presque deux générations au coude-à-coude. Le guitariste souhaitait cette rencontre, lui qui avoue avoir été très influencé par le percussionniste dans ses jeunes années. Pour ces « ghost songs » Ils seront escortés de Jozeph Dumoulin au piano et de Julien Pontvianne au sax, familier d’Oxyd ou de l’Amazing Keystone.

Et à Cybèle …

Quitter la version mobile