Jazz In Lyon

Avec 222 000 festivaliers dont 82 000 au théâtre antique : Jazz à Vienne fait le plein

L’édition 2018 de Jazz à Vienne a été un bon cru, côté fréquentation : trois soirées à guichets fermés, ce qui est rare, sachant qu’il faut remplir pour ce faire les 7 500 places du théâtre antique de Vienne, 300 de plus que le Zénith de Saint-Etienne et au final 82 000 festivaliers pour le seul théâtre antique.

Fortement aidé par un ciel d’où toute goutte de pluie était absente et d’une programmation certes très professionnelle, mais choisie aussi pour garnir les gradins, Jazz à Vienne s’est achevé cette année sur un record de participation : 222 000 festivaliers sur l’ensemble des scènes, Cybèle et théâtre antique, compris, contre 215 000 en 2017 qui était déjà un bon cru.

Pour le seul théâtre antique, la barre des 80 000 festivaliers a été dépassée : très précisément 82 000 spectateurs ont escaladé les gradins contre 77 000 en 2017. Il est vrai aussi que cette édition comptait une soirée de plus.

Trois soirées se sont approchées de très près de la jauge maximale autorisée pour des raisons de sécurité, soit 7 500 spectateurs. Le top 5 des meilleures entrées s’établit ainsi selon le palmarès suivant, avec en tête le concert d’Imany et de Selah Sue, suivie d’Ibrahim Maalouf/Angélique Kidjo, de Melody Gardot et de la All Night Jazz. C’est le crooner Gregory Porter qui ferme la marche.

A l’applaudimètre, c’est Cybèle où se trouve le cœur du Festival, lieu où se tenait la majorité des spectacles gratuits qui remporte la palme de l’été jazzy avec une fréquentation s’établissant à 76 500 spectateurs, contre 61 500 l’an passé, soit une hausse de 25 %. Et ce, sans doute au détriment des autres scènes de la ville mises en place par les bars et restaurants qui n’ont pas connu cette année de regain.

Top 5 des concerts

Plus que jamais, Cybèle et le Club de Minuit constituent le pouls battant du festival. Il est vrai que là aussi, la programmation avait été soignée. Vu les petites jauges, c’est là où l’on a pu entendre le maximum de musique estampillée jazz avec, par exemple, l’Obradovic Tixier duo ou la Brésilienne Dom La Nena qui a fortement impressionné.

La première édition de Jazz for kids, en l’occurrence une animation Jazz spécifiquement destinée aux enfants, également installée à Cybèle a attiré un millier de jeunes oreilles, à travers d’une programmation jeune public et là encore gratuite. De futurs festivaliers, il faut les soigner…

Manifestement donc, la gratuité de Cybèle cohabite bien avec les spectacles payants se déroulant au théâtre antique. Un mix bien rodé désormais qui explique sans doute aussi la poursuite du succès d’un Festival qui s’approche de ses quarante printemps…

Les comptes retrouvent l’équilibre…

Une dernière satisfaction cette année pour Therry Kovacs, président de Jazz à Vienne, entouré de Samuel Riblier, directeur et de Benjamin Tanguy, responsable de la programmation : ces bons chiffres vont permettre au festival de finir cette année de rembourser sa dette de 300 000 euros. Ce succès 2018 permet aussi un retour des comptes à l’équilibre…

Côté musical que retirer de ce 38ème festival ? Indubitablement, le concert de Melody Gardot, le plus abouti des concerts qu’elle a pu donner dans le passé à Vienne : en connivence totale avec le public, elle a su faire passer une vraie émotion.

Autre femme à mettre cette année sur le podium : Rhoda Scott qui a fêté son 80ème anniversaire sur la scène du théâtre antique. Un anniversaire qui l’a musicalement transcendée comme on a pu le constater lors de sa battle musciale avec le superbe batteur, invité pour l’occasion, Bernard Purdie.

Un Thomas de la Pourquery créatif, inventif, chaleureux…

On a également pu constater que Thomas de Pourquery a bien mérité sa distinction d’artiste de l’année des Victoires du Jazz 2017 : son jazz sans entrave, créatif, inventif, festif, chaleureux, a constitué l’un des moments phares de ce Festival. Un triomphe.

Au chapitre des top, citons encore le jeune trompettiste new-yorkais Ambrose Akinmusire qui a su développer un univers personnel d’une grande richesse ; voire encore Ron Carter, tel qu’en lui-même, comme à l’ordinaire, assez époustouflant ; ou enfin Cory Henry à la vitalité très entraînante.

Côté déception : le baryton Greg Porter qui possède toujours une voix inimitable, mais que les romances sucrées de Cole Porter n’ont pas transcendé ; ou encore Magma qui a gratifié les festivaliers de son seul concert en Europe cet été : musique surprenante, certes, et originale, mais d’un rare ennui…

Les festivals sont comme la vie, il y a des hauts et des bas…

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