Jazz In Lyon

A Vaulx Jazz a fait les présentations

Joe Lovano et Paolo Fresu marqueront cette 29ème édition qui voit surtout le passage de témoin entre Thierry Serrano, directeur du festival durant des années et Charlène Mercier, qui a fait toutes ses classes dans les coulisses du festival.

Comme un jazzeux averti en vaut deux et des poussières, retenez qu’A Vaulx Jazz fête, dans quelques jours, sa 29ème édition.

     Charlène Mercier, nouvelle directrice d’AVaulx Jazz succède à Thierry Serrano

Selon un déroulement à peu près inchangé : tout démarre fin février pour finir plus ou moins samedi 19 mars, avec un «Hors les Murs » dans les quatre coins de la ville et ailleurs et un « In » au Centre Charlie Chaplin, à Vaulx centre.

D’un côté, du 25 février au 6 mars, une sorte de jazz buissonnier qui n’est pas pour déplaire. Comme une mise en jambes vers ce qui va suivre, dans des lieux certes pas vraiment fait « pour mais un poil originaux (planétarium, Carré de soie, Maison des Fêtes et des Familles, Espace Cargo….) et des programmations frisant bon le spontané, le festif et l’engagement.
De l’autre, LE festival, (du 8 au 19 mars) avec ses affiches, ses soirées-phares (blues etc…) et ses 10 rendez-vous étalés sur deux semaines qui sonnent à Lyon comme l’heure du printemps revenu. En sus, Salif Keita, attendu le vendredi 25 mars à l’Auditorium de Lyon dans une configuration nouvelle, faisant la part belle aux vocals et à l’acoustique.

Joe Lovano, le sax essentiel

Parmi les belles affiches attendues, Joe Lovano, grand sax ténor made in USA, qui a joué avec à peu près tout le monde et qui, au fil de quatre décennies, s’est forgé un son unique qui sait immédiatement aller à l’essentiel.

Souvent sideman, l’intérêt du concert programmé à Vaulx le jeudi 17 mars, est d’accueillir le maestro à la tête de son quartet (piano, basse, batterie), composé de Lawrence Fields au piano, Peter Slavov à la contrebasse et Lamy Estrefy à la batterie.

Une rythmique redoutable pour entourer ce somptueux instrumentiste dont les interventions en concert sont autant de perles rares.

                                                      Fresu, Gurtu, Sosa (photo Massimo Mantovani)

Une semaine auparavant, A Vaulx Jazz aura accueilli une toute autre belle affiche : Paolo Fresu, Trilok Gurtu et Omar Sosa. Trompette, percussions et claviers. L’intérêt de la rencontre tient notamment aux paysages musicaux de chacun, si espacés au départ, qui viennent ici converger ou fusionner dans une musique d’une étonnante fraicheur. Avec en sus évidemment , la trompette cristalline du musicien sarde dont la profondeur n’a pas d’égal.

Le Grolektif pour lancer les agapes

En remontant quelques jours avant, on se sera aperçu qu’A Vaulx Jazz a eu l’idée de convier le Bal du Grolektif pour lancer le festival au Centre Charlie Chaplin.

Est-il besoin de rappeler qu’en la matière, ce big band et ses invités n’ont pas leur pareil pour revisiter morceaux et standards selon leur propre grille de lecture qui balance entre humour et rentre’dedans.
Par la suite, le festival s’assagit quelque peu, encore que. Il accueille le mercredi 9 mars, Yom, transfuge de la musique klezmer, qui arrive avec ses « Yiddish Boys » dans une nouvelle approche qui, sans renier les sonorités klezmer, s’ouvre à de toutes autres influences, à l’aide d’Aurélien Naffrichoux qui signe la partie guitare et les arrangements du dernier album, lequel servira d’ossature au concert.

Pour le reste, on le sait, A Vaulx Jazz a l’art d’en appeler à toutes les musiques, du blues au rap, du jazz européen à cordes au jazz le plus novateur.

D’où autant de soirées en rapport.

                                                                    The French Blues All Stars

Si on conclura avec Vincent Courtois pour son « West » en quartet (Benjamin Mioussay au piano, Daniel Erdmann au sax ténor et Robin Fincker à la clarinette), Charlie Chaplin aura auparavant accueilli pour sa soirée blues (toujours un grand moment) Ronnie Baker Brooks et The French Blues All Stars, l’étonnant Saul Williams et son dernier opus MartyrLoserKing, précédé de Bajoli & l’Orchestre de Katuba, les saxs profonds de Colin Stetson –qui se vivent plutôt qu’ils ne se racontent-, et deux batteurs, Nasheet Waits qui emmène depuis ses drums le sidérant Equality Quartet et Tony Allen qui a souhaité réaliser un Tribute à Art Blakey.

Comme le plus souvent à A Vaulx Jazz, on risque surtout d’être surpris et emballé par plusieurs premières parties : ainsi celle dédiée à Initiative H, un quasi big band emmené par David Haudrechy. Ou, le lendemain, ce Magnetic Ensemble qui arrive avec le Groupe Leaps pour nous emmener dans une autre dimension (lunettes anaglyphes distribuées à l’entrée).

Et, enfin cette création proposée par Voodoo (avec Philippe Gordiani à la guitare), une formation qui émane de toute une tendance familière de la musique improvisée actuelle proche notamment du réseau i-Muzzic (Bruno Tocanne et beaucoup d’autres).

Enfin, le dernier soir, Eve Risser sera présente avec son White Desert Orchestra, qui compte dans ses rangs quelques uns des musiciens les plus attendus actuellement (Fidel Fourneyron au trombone présent cette semaine à Lyon avec Papanosh).

Quand le festival déborde jusqu’au Périscope…

On ne saurait en rester là : A Vaulx Jazz sera également présent au Périscope avec Blurt d’une part (le 11 mars) –ne pas manquer Ted Milton au sax- et Aron Ottignon d’autre part (le 18 mars).

Pour sa part Xavier Garcia arrive au Planétarium pour sa création « Heiner Goebbels’ Remix », Docteur Lester est attendu au Conservatoire le 9 mars et The Glossy Sisters un peu plus tôt dans la journée pour un concert vocal + contrebasse qui fait mouche.

On vous reparlera de tout ça dans quelques jours, tout comme de ce Jazz Day, sorte de fête de la musique dédiée au jazz, et qui sera marquée par la venue du Sylvain Charrier Tentet.

Patience, on sera alors le 30 avril…

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