Jazz In Lyon

Le 18ème Saint-Fons Jazz Festival : quand la ténacité paye

Au sommaire quelques belles soirées dont un quintet autour de Lionel Martin, Louis Sclavis et Mario Stanchev, un Imperial Orphéon au sommet de sa forme pour clore la semaine et le Wilhelm Coppey quartet renforcé d’Olivier Truchot et de Luigi Grasso mercredi

Côte à côte Lionel Martin, Louis Sclavis, Mario Stanchev, Ramon Lopez et Damien Cluzel. Quintet hors pair le temps d’une création et temps fort du festival de jazz de Saint-Fons. 18 ème du nom.

A l’origine de cette réunion, Lionel Martin, sax atypique qui multiplie les projets, les collaborations, les expériences.

Il propose ici cet Ouch Synthesis liberty orchestra, qui réunit, comme son nom l’indique, les musiciens phare du label en question.

Tous sont évidemment des chevilles ouvrières et historiques du jazz lyonnais même s’ils voguent désormais sous d’autres cieux. Mais cette rencontre, marquée par la présence du percussionniste Ramon Lopez (ex de l’ONJ version Didier Levallet), a de quoi marquer les esprits et ce festival, bientôt seul évènement jazz de l'année de l’agglomération lyonnaise.

C’est d’ailleurs ce qui frappe dans ce Saint-Fons Jazz, doté d'un maigre budget, d'une salle de petites dimensions et d'une saison qui ne s'y prête guère. Pas terrible pour jouer les Newport. Mais allez savoir si ce n'est pas tout ça qui motive l'équipe qui fomente et réussit ce festival.

Lequel a un goût marqué pour la montée en puissance.

On aura en effet commencé mardi dernier avec une conférence de Jean-Paul Boutellier sur le Jazz et le cinéma, digne préambule, et avec une soirée des élèves (de l'Ecole de musique de Saint-Fons) le mercredi.

Les rendez-vous musicaux marquants sont concentrés la semaine suivante. Démarrage le mercredi (25) avec le Wilhelm Coppey Quartet, qui réunit autour du pianiste et âme du festival, Christophe Metra (tr), Christophe Lincontang (cb) et Cédric Perrot (dr), plus, en invités, Olivier Truchot et Luigi Grasso. Poursuite le vendredi avec ce quintet plus rare qu'il n'y paraît invitant côte à côté Sclavis, Stanchev, Lopez, Cluzel et donc Martin.

Des musiciens proches qui aiment multiplier les défrichages et les remises en question.

Dernier en date, pour mémoire, ce duo Lionel Martin et Mario Stanchev, apparu il y a quelques jours dans le cadre de Fort en Jazz autour d'un compositeur peu familier redécouvert par Stanchev, Louis Moreau Gottshalk (1829-1869).

Ce soir-là, l'objet de Lionel Martin and Co sera de proposer une synthèse live d'un peu tout le monde : albums de uKanDanZ, musiques de Damien Cluzel, duo de Mario Stantchev & Lionel Martin, sextet de Louis Sclavis et le nouvel album Madness Tenors signé Georges Garzone et Ramon Lopez. En sus, annonce le saxophoniste, quelques nouvelles compositions au son de l'Ethiopie, de Gottschalk donc et de Duke Ellington.

L'Imperial sonne l'arrivée du printemps

 

Le lendemain, place, au Marché Gare, à une nouvelle édition du "Bal" de l'Imperial Orpheon, formation particulièrement armée de deux saxs, Gérald Chevillon et Damien Sabatier, et renforcée de l'accordéon de Rémy Poulakis et des percussions d'Antonin Leymarie.

A noter que le 1er décembre dernier, Imperial Quartet a présenté au Périscope son 3ème album (Grand Carnaval) et que, du Péristyle à A Vaulx de Jazz, l'Imperial, quelle que soit la facette présentée, réussit à chaque fois à introduire un zeste de gentille folie musicale extrêmement communicative.

Choix des thèmes, énergie sans limite des musiciens arc-boutés sur leurs instruments, ruptures à tout va et plaisir de jouer et de partager entraînent à chaque fois l'adhésion.

 

Et fin à l'auditorium avec Robin McKelle bien entourée

Bon. L'édition de ce Saint-Fons se prolongera le 5 février, dimanche - 16 heures (drôle d'heure) à l'Auditorium de Lyon le temps d'un concert Jazz à Vienne. Sur scène un "Jazz 100", avec Danilo Perez, Chriss Potter, Avishai Cohen (le trompettiste), Ben Street (basse), Roman Diaz (perc.) et Adam Cruz (dr). Ne pas oublier de rajouter Robin McKelle. Elle était à Vienne l'été passé. On n'en attendait rien de précis ou d'attachant.

Ce fut une quasi-révélation : une voix aux allures décontractées, un registre agrandi, une empathie diabolique et surtout, une symbiose totale avec le théâtre antique, lequel lui fit, in fine, un quasi triomphe.

A l'Auditorium, Robin McKelle aura sans doute plus de mal à prendre le public par la main, mais avec une telle chanteuse, allez savoir.

Avant cela, il ne faudra donc pas louper la soirée de mercredi 25 janvier, avec ce Wilhelm Coppey Quartet : autour du pianiste, une pléiade de musiciens bien connus : Christophe Métra à la trompette et au buggle, Christophe Lincontang à la contrebasse et Cédric Perrot à la batterie.

Comme on vous le disait, seront là en renfort deux musiciens essentiels, Olivier Truchot à l'orgue et Luigi Grasso, ce saxophoniste qui synthétise d'heureuse manière swing et lyrisme dans les répertoires les plus variés.

Demandez le programme !

Quitter la version mobile